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La France est un grand sac de bonbons. Une sorte de boîte à gourmandises géante dans laquelle il suffit de plonger la main pour découvrir que chaque ville, ou presque, possède sa friandise locale, sa confiserie familiale, son bonbon artisanal. Le répertoire des sucreries françaises est si vaste, si riche et si chargé d’histoire qu’il faudrait probablement toute une vie – et quelques allers-retours chez le dentiste – pour parvenir à l’explorer tout entier. Chose que Frédérick e. Grasser Hermé a faite, sans rechigner. Non pas pour la science ni pour relever un défi. Mais parce que l’autrice culinaire cultive un amour véritable pour les bonbecs.
« Croquer un bonbon à cœur, abritant une larme de sirop de sucre, reste bouleversant », s’émeut-elle en préambule de Suce moi. Une fabuleuse histoire des bonbons de France, un beau livre illustré, à la couverture acidulée, qu’elle vient de signer aux éditions JBE Books. Celle que le monde de la gastronomie connaît davantage sous le pseudonyme FeGH y dévoile l’histoire (souvent méconnue) de plus de quatre-vingt-un bonbons typiques du paysage culinaire français.
Avec beaucoup de sensibilité, à la manière d’un journal de bord gourmand annoté de ses réflexions personnelles, FeGH s’intéresse à leur composition, leur aspect, leur origine – et à la sensation qu’ils procurent sur la langue. Les confiseries sont ensuite mises à nu dans des compositions photographiques étonnantes, réalisées par Vincent Lappartient, photographe de mode, Marion Sonier-Lastre, scénographe, et Anastasia Finders, artiste culinaire.
Ainsi (re) découvre-t-on les fameuses soucoupes volantes (ces capsules fluo remplies de poudre acidulée) suspendues en l’air aux extrémités d’un mobile façon Alexander Calder, les boîtes de poudre à la réglisse Coco Boer nichées dans des écrins luxueux ; les bêtises de Cambrai (ces carrés de sucre battu ceinturés d’une ligne de caramel blond) serties sur une ceinture, les Malabar (« une pâte à mâcher 100 % made in France ») collés sous une chaise d’écolier ou encore les roudoudous (du sirop de sucre à lécher au fond d’un coquillage) au milieu d’une nature morte sous-marine.
Cerise sur le gâteau, grain d’acide citrique sur la fraise Tagada, chaque confiserie s’accompagne de confidences de personnalités – de François Simon à Alain Ducasse, en passant par Cyrille Putman, Matali Crasset ou Pierre Hermé – qui témoignent, avec esprit ou nostalgie, de la façon intime avec laquelle ils s’en délectent.
Le bonbon doudou
Le petit ourson à la guimauve de Cémoi, enrobé de chocolat, fabriqué pour la première fois à Villeneuve-d’Ascq, en 1962.
Le bonbon culte
Le rouleau de réglisse, popularisé par la marque Zan, basé à Uzès, et commercialisé par Haribo… depuis soixante-dix-sept ans.
Suce moi. Une fabuleuse histoire des bonbons de France, de Frédérick e. Grasser Hermé, Jbe Books, 304 p., 35 €.
Léo Bourdin
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